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Préface d'Anthony Girard au livret de "Chemins couleur du temps"
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Au commencement était la poésie… La parole des origines est celle d’un émerveillement, d’une gratitude ; la musique est née à cette source intemporelle et n’a cessé de se renouveler au contact des mots. Oui, la phrase poétique a le pouvoir de révéler un dessin mélodique, de susciter des harmonies nouvelles, de faire naître des émotions rares et permet ainsi au compositeur de parcourir de nouveaux paysages de l’âme.
En 1998, mon ami le peintre Éric Brault me fit connaître un recueil d'Yves Prié ; ce fut une révélation. La lecture de quelques-uns de ses poèmes ouvrait en moi un territoire sonore inconnu ; cette parole dénudée mais sensible, mystérieusement suggestive, lumineuse et intense, stimula aussitôt un désir d’écrire pour la voix. Je rencontrai le poète, puis l’éditeur… Cette première visite dans l’atelier de Folle avoine me laissa une sensation de caverne d’Ali-Baba ! Dans un joyeux désordre, les livres de Heather Dohollau et de Jean- Paul Hameury côtoyaient ceux de Didier Jourdren, de Michel Dugué et de Jean de Chauveron : toute une galaxie poétique réunie ici par un même souci de vérité, d’émotion et d’authenticité.
Composer d’après un poème offre des sensations étranges ! Se sentir libre d’abandonner tout désir d’expression personnelle et laisser les mots nous conduire vers un ailleurs, un espace de partage émotionnel. Parmi les poètes de Folle avoine, certains ont exercé une réelle influence. Ce livre, ces deux disques réunissant des œuvres écrites entre 1998 et 2013, enregistrées en 2014 et 2015, sont le récit de ces rencontres que traversent l’admiration et l’amitié.
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